La saison estivale 2022 en Occitanie aura été celle de tous les records, comme le prouvent les chiffres de la saison estivale 2022. Après deux saisons éprouvantes pour le tourisme en général et pour le secteur de l’hôtellerie restauration en particulier, nous ne pouvons que nous réjouir de ces résultats. Cependant, la saison 2022 aura également été marquée par la pénurie de main d’œuvre.
Selon une étude menée par Medallia en septembre 2021 auprès de plus de 1250 employés du secteur du voyage et de l’hôtellerie (aux États-Unis, au Royaume-Uni, en France, en Espagne et en Allemagne), 38 % du personnel salarié dans l’hôtellerie prévoyait de quitter son travail avant la fin de l’année. Malheureusement, cette étude confirme un problème déjà connu dans le secteur du tourisme !
Mais plutôt que de s’attarder sur des mauvaises nouvelles alors que nous venons de vivre une saison exceptionnelle, nous préférons faire un focus sur quelques solutions testées par des acteurs résilients recueillies par la revue Espaces.
Tout d’abord, il est à souligner que les priorités des nouvelles générations ont changé et que le personnel accorde désormais autant d’importance, si ce n’est davantage, aux conditions de travail qu’au salaire. La mise en place d’une démarche de Qualité de Vie au Travail (QVT) pourrait ainsi s’avérer un choix payant. La QVT est définie selon l’Accord national interprofessionnel du 19 juin 2013 comme “un sentiment de bien-être au travail perçu collectivement et individuellement qui englobe l’ambiance, la culture de l’entreprise, l’intérêt du travail, les conditions de travail, le sentiment d’implication, le degré d’autonomie et de responsabilisation, l’égalité, un droit à l’erreur accordé à chacun, une reconnaissance et une valorisation du travail effectué”. Tout un programme ! Mais concrètement de quoi parlons-nous ?
Voici quelques actions innovantes en matière d’organisation du travail que vous pourriez tester :
- La mise en place d’auto-planning : chaque service affiche ses besoins en effectifs par tranche horaire pour la période à venir (semaine ou quinzaine) ; les employés du service s’inscrivent selon leurs envies et leurs possibilités (à concurrence du temps de travail de chacun selon son contrat) ; une priorité tournante est prédéfinie quant à l’ordre d’inscription : le premier à compléter l’auto-planning une semaine donnée sera le dernier la période suivante.
- Prise en charge des frais de taxis (en amont, contrat spécifique avec les compagnies) pour retour tardif ou début de service à des heures auxquelles les transports en commun n’ont pas commencé (grandes métropoles). Le bon de transport sera émis par le chef de service.
- Annihilation des coupures. Les horaires en coupures, une particularité de nos métiers, génèrent une amplitude horaire importante d’autant plus accentuée dans les métropoles où les employés ne peuvent rentrer chez eux. Il serait dès lors adapté d’annihiler ces coupures. Cette mesure est envisageable pour les établissements employant des effectifs importants ou ayant une activité soutenue à chacun des repas. C’est plus problématique pour les exploitations d’importance moindre n’ayant pas d’autres activités que le déjeuner et le dîner. En ce cas, il est possible de rendre cette coupure supportable en offrant par exemple au personnel, pour ces temps de pause, un abonnement en salle de sport ou à une salle de cinéma proche de l’établissement, ou bien une salle de repos agréable, décorée avec soin.
- La semaine de quatre jours. Il s’agit là de l’adaptation à l’évolution de la société, et de l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, deux axes de développement qui s’affirment aujourd’hui. Le rythme préféré des employeurs et des employés, a priori, est celui de 4 x 9 heures, donc avec une heure supplémentaire par semaine. La semaine de 4 x 8 heures avec 3 heures complémentaires selon le besoin est facteur de stress pour les employés qui se sentent dès lors débiteurs et soumis à un bon vouloir, qu’ils ont la volonté d’annihiler. Plus que la mise en place de ce type d’horaires pour l’ensemble de l’entreprise, il est possible d’envisager l’organisation sous un aspect de modulation par service : pour compenser le travail en soirée d’une brigade de restaurant ou le travail du week-end.
Maintenant, que la saison est finie et que nous savons que la prochaine se prépare, nous espérons que ces pistes d’actions seront inspirantes pour vous et vous permettront d’avancer sur la problématique du recrutement.
© Hôtel d’Aragon Montpellier. Photo : Hervé Leclair/Aspheries